When to share? #ResearchProcess

Share.

I wanted to write on the spot, give fresh news on the research, while being on the field but somehow I couldn’t. As if it was so precious, so delightful, so unconceivable what I was going through that I couldn’t share it... yet. It had to be mine, just mine, a little bit longer. As long as I can still taste its resonance within me, its exponential potential. Sharing it would also mean using words and so restrict the experience with words, especially words that aren’t even my mother language. It would have been a betrayal, a caricatural, a forced expression of what I was going through. Emotionally. Intellectually. 

What is the right moment to write, to share, to somehow accept to freeze it in time with defined words? Difficult to anticipate. Won’t it come naturally? Once I « digested » it and had the opportunity to enjoy this intimacy? An intimacy that is nowadays precious because it is being attacked by constant posting on Social Media and the sickly urge to be connected.

It takes time. Time to write and/or time to figure out what you want to share, which aspects of your experience and findings you chose to highlight. 

It takes time and time changes you and changes how you perceive what you experienced.

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Partager.

J’avais envie d’écrire sur le moment, de donner des nouvelles fraîches de ma recherche, sur le terrain mais en quelque sorte je n’ai pas pu. Comme si ce que je traversais était si précieux, si délicieux, si inconcevable que je ne pouvais pas le partager... pas encore. Il fallait que ça m’appartienne, que ce soit juste à moi, pendant quelque temps encore. Tant que je pouvais le laisser résonner à l’intérieur de moi et goûter son potentiel exponentiel. Partager, cela signifierait aussi employer des mots et restreindre ainsi l’expérience avec des mots, parfois des mots qui ne viennent pas de ma langue maternelle. Cela aurait été une trahison, une caricature, une expression forcée de ce que je traversais. Émotionnellement. Intellectuellement.

Quel est le bon moment pour écrire, pour partager, pour accepter en quelque sorte de poser la chose en la définissant par des mots ? Difficile à anticiper. Ce genre de chose ne vient-il pas naturellement ? Une fois « digéré » et après avoir joui de cette intimité ? Une intimité aujourd’hui précieuse car attaquée de toutes parts avec des posts constants sur les médias sociaux et une envie maladive d’être connecté.

Cela prend du temps. Du temps pour écrire et/ou du temps pour se décider : que partager, quels aspects de votre expérience et de vos trouvailles mettre en avant ?

Il faut du temps et le temps vous change et change la façon dont vous percevez ce que vous avez vécu.